L’hiver dernier nous vous avions proposé quelques saines lectures au coin du feu, cette fois-ci nous allons nous occuper de votre teint en vous proposant chaque semaine une idée de film à regarder tranquillement à la maison, bien à l’abri des rayons du soleil, vous évitant ainsi un cancer de la peau. On est comme ça à OrdiRetro, nous prenons soin de vous!
En même temps, comme on s’appelle OrdiRetro justement, ne vous attendez pas à ce que je vous commente les résultats du festival de Cannes ou que je vous livre une analyse jungienne détaillée du dernier drame psychologique à la française avec Franck Dubosc. Non, comme on s’appelle OrdiRetro, ça sera du cinéma avec du pixel dedans. J’entends déjà les soupirs et les ricanements (surtout toi, là dans le fond à droite). OK. Je reconnais qu’en général les adaptations au cinéma de nos jeux préférés ne cassent pas trop pattes à un canard. Mais parfois il est bon d’aller au fond des choses afin de briser quelques idées reçues. Ou pas, c’est selon. Alors sortez le pop-corn, carrez vous dans le velours rouge de votre fauteuil et…
« Silence! On joue! »
Deux pour le prix d’un (Double Dragon, James Yukich, 1994)
Double Dragon est un des premiers films adaptés d’un jeu vidéo (nous parlerons de Super Mario Bros dans un prochain épisode), servi par une bande annonce pêchue (le remix techno de Carmina Burana contribuant fortement à cet effet) qui excitait la curiosité. J’étais allé le voir à sa sortie en salle et sans être un souvenir impérissable, je me souviens avoir passé un bon moment. Alors qu’est ce que ça vaut presque 20 ans après?
L’univers du film ne reprend que peu d’éléments du jeu : l’univers urbain avec ses combats contre les voyous des gangs, les personnages de Linda Lash (la fille au fouet) et d’Abobo (le boss du premier niveau) et bien sûr le couple de frères (Billy et Jimmy Lee, respectivement en bleu et rouge, à l’instar des joueurs 1 et 2) qui finiront même par s’affronter comme à la fin du jeu. Marian est bien présente mais loin d’être la potiche dont le seul but dans la vie est de se faire kidnapper, elle est entreprenante et dynamique et sauve la mise aux deux frères à plusieurs reprises. Et puis il y a cette histoire de talisman (celui qui figure sur l’affiche) qui sort dont ne sait où!
Les références aux jeux vidéos sont nombreuses et assumées, que ce soit dans la scène de course poursuite du début ou quand le frère de Marian joue dans sa chambre avec un casque de réalité virtuelle. Sans oublier évidemment le combat final dont une partie se passe au milieu de bornes d’arcade, dont celle du jeu d’origine, clin d’oeil très sympathique. On peut noter aussi plusieurs clin d’oeil cinématographiques comme la voiture qui carbure aux ordures (merci Retour vers le Futur), l’ennemi à moitié cyborg qui ressemble fortement à Mean Machine (Judge Dredd) et la police en prise avec les gangs, ce qui lorgne vers Robocop.
Il faut reconnaitre que les décors ne sont pas toujours très convaincants et que les effets spéciaux ont vieilli. Mais le film assume son statut de série B avec un humour bienvenu et des personnages décalés (le gang des Mohawks par exemple). Les combats sont d’un niveau tout à fait correct et le casting est d’un bon niveau, ce qui est rarement le cas dans les autres productions de ce type, avec Mark Dacascos, Robert Patrick et Alyssa Milano. Bref, un film frais, qui ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux, et qui reste un bon divertissement.
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