En début de semaine nous vous avons fait découvrir Basse Def, la première bande-dessinée éditée chez Omake Books. Son auteur a accepté de répondre à nos questions.
OrdiRétro : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Jibé : Jibé, 32 ans, auteur et graphiste lyonnais !
OR : Quand et comment à commencé l’aventure Basse Def ?
Jibé : Un jour de grand désœuvrement l’été dernier, je m’étais demandé à quoi ressemblerait la vie de tous les jours avec les contraintes techniques d’une vieille console… Comme le nombre limité de sprites ou de couleurs, ou encore la mémoire riquiqui. J’ai décliné cette idée à travers deux personnages et j’ai bouclé le scénario assez vite. J’ai commencé la publication sur mon blog le 1er octobre, jusqu’au 20 mars dernier !
OR : Comment procédez-vous pour le dessin des strips ? Y-a-t-il un crayonné, une esquisse ou est-ce directement sur l’ordinateur ?
Jibé : Pas de crayonné pour cette série : je fais tout directement sur ordinateur avec Photoshop. Je m’aide parfois de quelques ressources existantes en ligne, comme le site vgmuseum.com qui regroupe un large choix de captures d’écran de vieux jeux au format natif.
OR : Quelles sont les contraintes et les avantages du pixel art?
Jibé : Les contraintes, ce sont les limites de la résolution pardi ! Difficile de faire quelque chose de très détaillé. Ça ne se voit peut-être pas, mais je suivais aussi les contraintes du pixel art dans les jeux vidéos, en faisant des sprites de 8, 16 ou 32 pixels de haut, ou encore en n’utilisant que la palette de couleurs affichée par la NES. Le principal avantage est de pouvoir réutiliser des sprites, notamment les personnages : une fois que j’avais fini ma bibliothèque de postures, il était plus rapide de produire des planches !
OR : Que viennent faire Sonic et Outrun dans une cartouche NES? Vous n’avez pas peur des conséquences d’une telle distorsion de l’univers (fracture de l’espace-temps, redressement fiscal, sortie d’un nouveau disque de Dorothée…) ?
Jibé : Ha ha ha ! Même si je me suis focalisé essentiellement sur la NES, du fait de mon passé de nintendophile, je comptais aussi rendre hommage à d’autres titres ! Ne soyons pas sectaire !
OR : Etes-vous (toujours) joueur vous-même ?
Jibé : Oui, mais beaucoup moins qu’avant… Plusieurs raisons à cela : une légère perte d’intérêt et surtout un gros manque de temps. Faire de la BD est chronophage ! Et puis je me casualise malgré moi… C’est l’âge ! Mais je ne me peux toujours pas m’empêcher de me procurer quelques gros titres et pas mal de vieux jeux.
OR : Quels sont vos jeux favoris ? Quel est votre dernier coup de cœur vidéoludique ?
Jibé : Je suis très fan de Capcom, je suis donc accroc à des franchises comme Street Fighter ou Mega Man. Zelda est aussi une très grande série… Mon dernier coup de coeur commence à dater, car je n’arrive plus à le retrouver… J’en suis réduit à me refaire pour la millième fois Beyond Good and Evil dans sa version HD, c’est dire ! A quand le 2, d’ailleurs ?
OR : Que pensez-vous du retrogaming et du fait que cela semble à la mode actuellement ?
Jibé : J’aime le retrogaming. Mais j’ai pas la sensation que ce soit plus à la mode qu’avant. C’est vrai qu’on trouve plus facilement du merchandising pas toujours très réussi et que plus de monde se revendique de cet héritage. Après tout, nous trentenaires on a tous touché une manette de NES ou de Master System étant petit. Maintenant l’effet pervers ce sont des prix légèrement abusés. Mais ça, c’est la loi de l’offre et de la demande : tant qu’il y aura des gogos pour acheter des vieilleries hors de prix, ce genre de pratique continuera.
OR : Une nouvelle série a débuté sur votre blog avec les aventures de Ludo et Simon aspirés dans une Gameboy. Un tome 2 est-il donc prévu ? Une idée de la date de sortie ?
Jibé : Pas de tome 2 prévu pour le moment… Ce Basse Def Pocket Adventures est un petit bonus pour les fans ! Ça permet aussi d’assurer de la visibilité pour le livre qui est sorti à peine en juin dernier. Bien entendu je souhaiterais faire une vraie suite. mais entre l’envie et les moyens, il y a parfois une distance. J’y pense…
OR : Le mot de la fin ?
Jibé : Cannelloni.