Je ne sais pas ce que vous avez prévu de faire cet été mais si vos plans impliquent de passer du temps avec votre famille, de profiter de votre jardin voire de partir à l’étranger, alors ne lisez pas cet article. Et si vous persévérez, la rédaction décline toute responsabilité en cas de peau blafarde, d’yeux rouges ou de perte de vos cheveux. Vous êtes encore là ? Vous aurez été prévenus! Car l’heure est venue d’ouvrir la boite de bonbons…
Nous allons en effet vous présenter Candy box, jeu jouable dans un navigateur et atypique à bien des égards. La première chose qui surprend quand on arrive sur la page d’accueil, c’est le blanc. Car tout ce qu’il y a sur la page, c’est un compteur de bonbons qui augmente automatiquement d’un bonbon par seconde. Ah si ! il y a aussi deux boutons vous permettant de sauvegarder et de manger les bonbons. Et là vous vous dite « On va aller loin avec ça… ». Et pourtant il est déjà trop tard, le piège vient de se refermer inexorablement sur vous et, bien que vous n’en ayez pas conscience, vous venez de mettre le doigt dans l’engrenage qui vous fera perdre vos heures, vos amis et vos dents (car trop de sucreries favorisent l’apparition des caries, comme chacun sait).
Car avec un peu de patience, d’autres options commencent à apparaitre à l’écran. Dès que vous aurez cessez de vous goinfrer et que vous aurez plus de 10 bonbons, vous pourrez en effet les jeter par terre. Et à partir de 60 (donc d’une minute pour ceux qui ont suivi), un personnage fera son apparition à l’écran : le marchand de sucettes. Alors là j’en vois qui se disent qu’un gars qui apparait comme ça sans crier gare et qui vous propose des sucettes, c’est louche! Et vous aurez bien raison. Et puis il a une drôle d’allure, tout en ASCII (en caractères texte). Un L pour le nez, des a pour les yeux et des O en guise de boutons de gilet. A l’heure de la 3D hyperréaliste et des jeux aux effets de lumière psychédéliques, il fallait oser! Mais évidement nous, on aime. D’abord parce que c’est original et ensuite parce que ça a un côté rétro sympathique. Ça rappelle les jeux d’aventure textuels, témoins d’une époque ou les joueurs étaient censés avoir un cerveau pourvu d’astuce et d’imagination – époque révolue donc.
Mais force est de constater que ce marchand a plus d’un tour dans son sac et avec encore un peu de patience, il vous proposera de vous vendre une épée en bois. Et là, l’aventure peut réellement commencer avec l’apparition de quêtes à réaliser. La première consistant à aller faucher de malheureux buissons sans défense avec votre épée, toute ressemblance avec une série de jeux mettant en scène un psychopathe habillé en vert et passant son temps à saccager la flore locale, casser les pots des villageois et embêter les poules étant évidement fortuite.
Vous l’aurez compris, le jeu n’est pas dépourvu d’humour et encourage le joueur à expérimenter face à chaque nouvelle situation, en fonction des moyens du bord, moyens qui vont aller en s’élargissant progressivement. De fait, tout cela devient vite addictif, quelle que soit votre façon d’y jouer. D’un côté c’est un jeu casual vu que vous allez le lancer pour augmenter votre cagnotte de bonbons mais que vous n’allez vous y consacrer à temps plein que quelques minutes, à l’instar d’un Farmville et autres jeux en ligne contemporain. De l’autre, c’est un vrai jeu de hardcore gamers, avec son style volontairement déroutant, ses énigmes au second degré et l’aspect die & retry de certaines quêtes. En tout cas, on aime!
Et cerise sur le gâteau, Candy box est un jeu 100% français dont l’auteur, aniwey, a accepté de répondre à nos questions.
OrdiRétro : Peux-tu te présenter ?
aniwey : Je m’appelle David aka « aniwey » (sans majuscule !), j’ai 19 ans et je suis étudiant en IUT informatique sur Caen.
OrdiRétro : Comment est venu l’idée de Candy Box ?
aniwey : À la base je voulais simplement m’entrainer en javascript comme je n’en avais encore jamais fait, alors j’ai codé un simple compteur qui augmentait de 1 chaque seconde. Et puis j’ai décidé que ça pourrait être des bonbons, et ensuite j’ai construit un jeu autour de ce concept.. c’est tout !
OrdiRétro : Pourquoi avoir choisi un jeu avec des graphismes en ASCII ?
aniwey : J’aime bien ce style de dessins ! 🙂
OrdiRétro : Dirais-tu que Candy box rentre dans la catégorie retrogaming ?
aniwey : C’est une bonne question.. sur le fond on pourrait dire que oui à cause des graphismes et des mécanismes de jeux assez simples et minimalistes, mais sur la forme c’est fait en javascript et ça tourne dans un navigateur web… ce qui n’était pas le cas des vieux jeux. Alors je dirais plus ou moins ! 🙂
OrdiRétro : Que penses-tu du retrogaming actuellement ?
aniwey : Je suis très, très content de l’existence des émulateurs divers et variés sans lesquels je n’aurais jamais pu découvrir et pratiquer le retrogaming ! Après, je ne joue pas tant que ça (pas le temps !).
OrdiRétro : Suis-tu les évolutions de la scène indépendante très active en ce moment ?
aniwey : J’avoue ne jouer à peu près plus qu’à des jeux indépendants.. mon dernier coup de cœur a été Braid et j’ai pré-commandé Starbound dont j’attends impatiemment la sortie !
OrdiRétro : Es-tu joueur toi-même ? Quels sont tes jeux favoris et ton dernier coup de cœur ?
aniwey : Je suis joueur, même si je n’ai pas assez de temps pour jouer à tout ce que je voudrais pouvoir essayer… Mes jeux favoris, je dirais Tales of Symphonia (le premier ! sur NGC) et Zelda : Majora’s Mask sur N64 🙂
OrdiRétro : As-tu des projets à venir ?
aniwey : Oui ! La suite de Candy Box. C’est mon seul projet actuellement et je suis à fond dessus !
OrdiRétro : Le mot de la fin ?
aniwey : Je travaille dur sur la suite du jeu, j’espère que ça vous plaira !