Bien que la période de Noël soit passée, nous allons parler aujourd’hui de cadeaux. En effet, si l’industrie du jeu vidéo ressemble plus aujourd’hui à un aquarium rempli de requins âpres au gain comme le rappelait récemment JF dans son article sur la dématérialisation des jeux vidéos, il n’en a pas toujours été ainsi. Il fut même un temps (que les moins de 20 ans, ne peuvent pas connaitre), où les joueurs émerveillés que nous étions découvrions avec bonheur des boîtes pleines à craquer d’objets divers et plus ou moins insolites, les fameux goodies.
Il faut dire qu’à l’époque les boites étaient plus grosses que celles d’aujourd’hui, le format du boitier DVD étant devenu la norme et tendant même à rétrecir encore (boitier PS3 par exemple). D’ailleurs ces grosses boites cartons étaient l’apanage des ordinateurs, les consoles devant déjà obéir à des impératifs de rentabilité féroces (pour commencer, il fallait bien payer la licence à MM. Sega & Nintendo). Sur micro dans les années 80-début 90, les programmeurs en étaient encore à bricoler des jeux dans des chambres d’étudiant et à coller les étiquettes à la main sur les disquettes (véridique! voir cette news sur l’éditeur français Infomédia dans le Génération 4 n°11). Mais du coup, ces grosses boites étaient l’occasion d’un remplissage parfois énorme d’objets variés.
Je vous emène pour un petit tour d’horizon de ces goodies :
– dans une première catégorie, on peut ranger les objets publicitaires : catalogues des éditeurs (chez Infogramme, c’était systématique), dépliants pour les derniers jeux sortis, ou plus gratifiant pour le joueur comme des autocollants (une pochette d’images Panini était offerte dans la boite du jeu Tortues Ninja), des posters (le poster gigantesque de Zool trone encore dans ma chambre), des portes-clefs (WWF), des badges, des pin’s (Lemmings 2, Hook…), des casquettes (Hudson Hawk), des t-shirts (les mythiques t-shirts offerts par Psygnosis avec les deux premiers Shadow of the beast mais également Awesome et Obitus), des démos jouables, etc.
– dans une deuxième catégorie, on peut mettre les objets qui avaient un rapport avec le jeu : casette ou cd des musiques du jeu (Loom, Rock Star, Out Run, Microcosm…), une nouvelle, un roman ou une bande dessinée présentant l’univers du jeu (The Krystal ou Dr. Doom’s Revenge!), ou plus original comme une petite voiture offerte avec Turbo Cup ou une figurine métalique offerte avec le jeu Full Metal Planet, tout droit sortie du jeu de plateau dont le jeu était l’adaptation, ou bien encore des casettes audios (Berlin 1948 ou Corruption ) voire vidéos (Ashes of Empire et surtout Plan 9 from Outer Space, le film d’origine étant présent en version intégrale avec le jeu!) qui apportaient leur lot d’informations et d’indices sur l’intrigue. Sans parler des simulations de vol dont les manuels étaient parfois de véritable encyclopédies sur le sujet! Anoter aussi l’histoire du snooker proposée avec
– plus rarement mais ça arrivait, un autre jeu était carrément offert, comme Zool fourni dans la boite (pourtant déjà bien remplie!) du second opus de la série, Alfred Chicken CD32 présent dans la version CD32 de Syndicate ou bien Apache, un jeu offert avec plusieurs jeux Team 17 de l’époque.
– et puis, il y a les inclassables, les délires des programmeurs et des éditeurs comme ce sachet de ketchup offert dans la boite de Bill’s Tomato game, ces gants en plastique et ce masque chirurgical qu’on découvrait en ouvrant la boite de Life & Death ou le bric à brac fourni avec le jeu Meurtres à Venise (une pellicule, un nécessaire de couture, des billes d’argiles, des pâtes…). Il y avait de quoi ouvrir de grands yeux se poser des questions sur la santé mentale des programmeurs mais c’était fun et rafraichissant!
Ce petit tour d’horizon des goodies que l’on pouvait trouver dans les boites des jeu des années 80-90 n’est évidemment pas exhaustif, il est basé en grande partie sur mes acquisitions personnelles, mais il permet déjà de remarquer que le mot qui revient le plus souvent dans cet article, c’est « offert ». Et oui, pour avoir tous ces cadeaux, le joueur ne payait pas plus cher, il ne s’agissait même pas la plupart du temps d’éditions spéciales pour lesquelles il aurait fallu se lever à la première heure et batailler à l’ouverture de notre revendeur préféré, tout ça c’était juste pour faire plaisir. Comme pour les jeux de l’époque en fait, leut but était d’abord et avant tout de nous divertir, de nous faire plaisir. Certains trouveront que les temps ont bien changé…
Et aujourd’hui alors? Et bien les goodies n’ont pas disparus mais ils se font rares ou exclusifs. Les figurines Zelda par exemple étaient offertes en précommandant le jeu. C’est toujours sympa. Mais c’est tout de même un peu l’exception qui confirme la règle. Pour ma part, j’ai la nostalgie du temps où je pouvais ouvrir une boite de jeu et m’attendre à une petite surprise.
Le top 5 de mes goodies
5 – le poster de Zool, proprement énorme!
4 – le ketchup de Bill’s Tomato Game, parce que c’est fun et inutile donc indispensable
3 – la casette vidéo de Plan 9 from Outer Space, rien que pour ça, ça justifiait l’achat du jeu!
2 – les pin’s Lemmings 2 (un par tribu, aléatoirement répartis dans chaque boite du jeu, j’en ai 5 pour le moment)
1 – la casette audio des musiques de Loom, jeu génialissime
Avant de se quitter, je vous donne un petit lien sympa si vous souhaitez avoir une idée des objets offerts par Psygnosis :
http://psygnosisamiga.free.fr/ (rubrique « Goodies »)
Super article Fenrix et tellement judicieux après celui de JF ! Ou est le temps où les goodies pleuvaient sans avoir à se prostituer ?
Maintenant si on veut quelque chose d’un peu collector il faut débourser de 79 euros à 199 euros .
Je pense que nous n’aurons plus de cadeau dans les jeux, finis cette époque et c’est bien dommage. Les éditeurs ont oubliés que faire plaisir à leur client passe par autre chose que des DLC !
super article !
Ah ces fameuses goodies apportaient un plus dans l’immersion du joueur, surtout par exemple pour les jeux d’aventure comme meurtre à venise que tu as cité.
Dans ce registre là, la société américaine Infocom qui était spécialisée dans les jeux d’aventure textuelles était particulièrement généreuse avec les joueurs. C’était une des premières compagnie à nous gâter. (http://infocom.elsewhere.org/gallery/greybox.html)
sinon je me souviens aussi des manuels de Pirates et de Civilisation qui étaient impressionnants. En fait c’était presque un guide officiel ultra complet qui était intégré dans la boite du jeu.
Super article!
Ah ces goodies c’était excellent.
Infocom était une des premières sociétés à s’en faire une spécialité en proposant plein de choses pour encore plus immerger le joueur dans le ses aventures textuelles. (http://infocom.elsewhere.org/gallery/greybox.html)
Un grand souvenir pour moi aussi c’était les manuels de Pirates de Civilisation qui étaient énormes aussi. C’était presque le guide officiel du jeu intégré dans la boite!
oui c’est vraiment excellent ces goodies, on avait pas l’impression de se faire rouler comme quand on voit certains collecteurs maintenant.
Une bien belle collection !
Les jeux maintenant, un prix astronomique pour un seul jeu console, on se demande d’ailleurs ce qui justifie un tel prix, alors que tout est produit en asie … Avec les marges ils doivent se faire plus qu’en vendant 100 exemplaires d’un jeu standard.
Ce que je trouve dommage c’est que les versions collectors sont de plus en plus limitées aux versions consoles, c’est bien connu les joueurs de jeux pcs n’aiment pas ça ^^
C’est dommage posters, tshirt, pins etc … y a désormais une partie infime des jeux qui en proposent.
ps : merci pour le lien infocom.